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Par Anonyme , le 18/06/2020 - 16:44

AVIS DE L ’AAPPMA DE LA HAUTE TINEE
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I – RESUME

Une réforme séduisante en théorie, mais dans la pratique, allant totalement à l’encontre des objectifs de la Charte, dans les lacs comportant une population de truite Fario qui était en cohabitation équilibrée avec celle des vairons, avant l’interdiction d’alevinage décidée par le Parc National dans un grand nombre de ces lacs : Elle se traduira par la rupture de l’équilibre de résilience entre ces 2 populations, celle des vairons dominant très largement celle de la truite Fario de souche méditerranéenne, au point d’être en mesure d’éradiquer irrémédiablement cette dernière, au détriment de la biodiversité voulue par la Charte.

II – Une mise au point préalable, sans recherche de polémique inutile, et destinée simplement à rétablir la vérité.
Le Parc National déclare de façon surprenante dans la deuxième page de sa « Note de présentation » : « Entre 2012 et 2014 … « Plusieurs rencontres avec chaque AAPPMA ont permis de travailler lac par lac et d’élaborer la liste des lacs à restaurer… aucune remarque n’a été formulée. »

Il n’est pas juste de laisser entendre que notre AAPPMA a été fermée au dialogue et à une gestion raisonnée : Bien au contraire, à en juger notamment par les éléments ci-après de la lettre adressée par l’AAPPMA au Directeur du Parc national, le 21.05.13, restée sans réponse :
- « L’AAPPMA n’est pas une inconditionnelle de l’alevinage … »
- A l’origine, elle s’était librement imposée de ne pas aleviner 6 de ses lacs.
- Dans cette lettre, il fut écrit au Directeur du Parc National : « Ces 6 lacs représentent très exactement 30 % du nombre total (20) » de ses « vrais lacs » en Haute Tinée.

III – L’avis de l’AAPPMA sur le projet d’Arrêté pour 2020-2022

• Sur l’application de la « proportion significative et représentative » :

Il y est prévu, l’interdiction d’aleviner 13 des lacs de la Haute Tinée sur 19, soit 68 % du nombre total :

- L’AAPPMA s’estime très « gâtée », au niveau de l’importance de la « proportion significative » !

- Le Parc National pourra-t-il suivre sur le plan financier, pour assurer le « suivi scientifique » de tous ces lacs « témoins » ?
Il est sérieusement permis d’en douter.

• La véritable inquiétude de l’ AAPPMA :

Elle est beaucoup plus préoccupée par les conséquences prévisibles désastreuses ci-après développées, sur le plan de la sauvegarde de la biodiversité, à la suite du non alevinage décidé par le Parc National dans un bon nombre de lacs occupés également par les vairons en situation de prolifération paisible au détriment de la population de truite de souche Fario méditerranéenne.

Les raisons en sont les suivantes :

- Le Parc National sait parfaitement que les vairons ont une très forte capacité de prédation sur les jeunes alevins de truite sortant de leurs gravières, avec une reproduction très importante liée à ses moindres exigences que la truite Fario de souche méditerranéenne.

- La résilience de la population de vairons, est donc naturelle et indiscutable, autrement plus élevée que celle de la truite Fario, au point d’avoir détruit l’équilibre qui s’était établi entre les populations de Fario et de vairons, malgré la prédation de la Fario sur le vairon.

En conséquence,
Le processus d’élimination progressive par le vairon de la population de truite Fario, est inévitablement engagé là où sa moindre résilience n’a plus été renforcée par l’alevinage qui était pratiqué régulièrement par les AAPPMA et la Fédération, avec la souche méditerranéenne de truitelles Fario, autorisée par la Charte du Parc National .

IV – La situation désastreuse dans laquelle se trouve aujourd’hui le nombre important de lacs ci-après de la Haute Tinée, s’ils étaient encore privés d’alevinage en 2020-2022, malgré la prolifération des vairons présents dans les lacs ci-après :

Il s’agit notamment de Montagnette Vens, Tenibre Île, Ténibre Supérieur, Fourchas, Babarottes ET Chaffour , comportant tous une population de truite Fario de souche méditerranéenne, de moindre résilience face au vairon, sans le secours de l’alevinage : Sans le renfort de l’alevinage, elle serait en conséquence vouée à son extinction et donc à la perte de biodiversité du milieu aquatique, en opposition avec les prescriptions de la Charte, visant à « retrouver une faune et une flore diversifiée ».

V – LA PROPOSITION DE L’AAPPMA, pour la Haute Tinée

Elle ne voit qu’un remède possible pour réduire les dégâts prévisibles de la fausse bonne solution de l’interdiction d’alevinage dans les lacs ci-dessus-cités : surseoir pour un temps, dès 2020 et à titre expérimental, à l’interdiction d’alevinage dans les lacs ci-dessus-cités, tant que les experts du Parc National n’auront pas trouvé une meilleure solution de remplacement, garantissant de façon certaine, la maîtrise de la prolifération naturelle de la population de vairons, pour assurer l’équilibre durable entre les 2 populations de truite Fario et de vairons, et donc la sauvegarde de la biodiversité prescrite dans la Charte.

Cette proposition est donc conforme à l’esprit de la Charte, précisant bien que ses prescriptions ont été établies « dans une optique d’expérimentation. »

Cette proposition n’a d’autre objectif que celui écologique, l’objectif secondaire halieutique ne pouvant être atteint que dans la richesse écologique du milieu aquatique.

C’est ce que proposera l’AAPPMA à la Direction Départementale des Territoires et de la Mer, son Administration de tutelle, dans le plan de gestion qu’elle lui présentera prochainement. A ce titre, une copie du présent avis, lui est adressée.

Le Président de l’AAPPMA DE LA HAUTE TINEE
Michel LATIL