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Réserve Internationale de Ciel Etoilé Alpes Azur Mercantour

 
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Le label "Réserve Internationale de Ciel Etoilé" (RICE) a été décerné en décembre 2019 au territoire "Alpes Azur Mercantour" par l'International Dark Sky Association, basée aux Etats-Unis. Il récompense une qualité de ciel nocturne exceptionnelle et engage les territoires à mener des actions de réduction de la pollution lumineuse et de préservation de leur ciel nocturne. En obtenant ce label d'exception, le territoire devient reconnu à l'international, tant par la qualité de son patrimoine naturel que par l'ambition de ses collectivités en faveur d'un ciel nocturne de qualité.

 

Le projet était porté par le Parc national du Mercantour, le Parc naturel régional des Préalpes d'Azur et la Communauté de communes Alpes d’Azur, appuyés par le Département des Alpes-Maritimes dans le cadre de son GREEN Deal.

Avec ce label, notre territoire rejoint le club très fermé des observatoires astronomiques et des parcs nationaux et départementaux qui protègent leur ciel :

  • 14ème RICE dans le monde,
  • 3ème de France après le Pic du Midi de Bigorre dans les Pyrénées (2013) et le Parc national des Cévennes (2018),
  • 1ère dans le sud-est,

permettant ainsi aux territoires de ces espaces naturels protégés de rayonner par leur caractère exemplaire, mais également de promouvoir l'éco- et l'astro-tourisme en leur sein. Il s'agit d'un projet structurant et ambitieux pour les territoires et leurs habitants.

 

Quel est le territoire concerné ? 

La Réserve Internationale de Ciel Etoilé Alpes Azur Mercantour s'étend sur les territoires d'une partie du Parc national du Mercantour, du Parc régional des Préalpes d'Azur et de la Communauté de Communes Alpes d'Azur, soit une part importante du territoire du département des Alpes-Maritimes et du département des Alpes-de-Haute-Provence.

Carte de la RICE

 

Ce territoire de près de 2 300 kilomètres carrés se situe à seulement quelques kilomètres du littoral fortement peuplé de la Côte d'Azur, au croisement de l'arc méditerranéen et de l'arc alpin. Il regroupe 74 communes, 21 530 points lumineux et 6 hauts lieux de l'astronomie professionnelle et amateur.

 

La réserve est constituée de deux zones

Une zone périphérique ou "tampon", constituée de l'ensemble des 74 communes, dont les actions volontaires en matière de gestion de l'éclairage public permettent d'ores-et-déjà de garantir dans les années à venir une protection du ciel nocturne.

Une zone cœur en ilots, constituée d'espaces naturels déjà protégés, présentant en l'état une qualité de ciel étoilé exceptionnelle permettant l'observation de plus de 3 000 étoiles :

  • Une partie du cœur du Parc national du Mercantour.
  • La Réserve naturelle régionale des Gorges du Daluis.
  • La Réserve biologique mixte de Cheiron et les versants de part et d'autre de la rivière sauvage Estéron, d'Aiglun aux Mujouls.

Si le périmètre de la RICE ne recoupe pas la totalité de celui du Parc national du Mercantour, cette RICE aura valeur d’exemple et il est fort à parier qu’elle suscitera des actions volontaristes également sur les territoires qui la jouxtent. Cette labellisation rejaillira ainsi positivement sur l’ensemble de notre territoire et n’exclue pas non plus une extension possible par la suite.

Une terre d'astronomie

Du plateau de Calern aux hauteurs du Mont Mounier, en passant par la Cime de l'Aspre, le Col de la Bonette-Restefond et le Vallon de la Moutière, le territoire de cette RICE est une terre d'astronomie exceptionnelle, reconnue comme telle depuis la fin du 19ème siècle et choisie à plusieurs reprises pour y installer des structures d'observation, de test ou encore d'expérimentation :

  • 1893 Mont Mounier - Succursale de l'Observatoire de Nice.
  • 1966 Cime de l'Aspre - Prospection nationale pour l'implantation d'un télescope de 3.50 m.
  • 1969 Plateau de Calern - Implantation d'un observatoire astronomique et géodésique toujours en activité.
  • 1972 Foux d'Allos - Station astronomique du LAS de Marseille pour le test d'instruments d'observation spatiaux dans l'ultraviolet.
  • 2011 Vallon de la Moutière - Expérimentation de l'hypertélescope en partenariat avec l'OCA et le Collège de France.
  • 2017 Barcelonnette - Projet d'installation au pôle universitaire Séolane de la Lunette du Père Josset.

Ces sites emblématiques forment la colonne vertébrale du territoire de la RICE Alpes Azur Mercantour. Certains d'entre eux accueillent aujourd'hui encore de nombreux astronomes, professionnels, amateurs ou en herbe, qui y trouvent les conditions idéales pour leurs activités de recherche, de découverte, de sensibilisation et d'éducation.

 

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Chapelle de Vignols à Roubion © aturpaudfoto.com
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Fort au col de la Bonette © aturpaudfoto.com
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Voie lactée au dessus des gorges de Daluis © aturpaudfoto.com

 

Un engagement des territoires

La qualité exceptionnelle du ciel des Alpes du sud est cependant aujourd'hui menacée par une source de pollution en expansion : la pollution lumineuse.

Les territoires du Parc naturel régional des Préalpes d'Azur, de la Communauté de Communes Alpes d'Azur et du Parc national du Mercantour, aux portes du littoral azuréen, ont un rôle important à jouer dans la préservation de la qualité du ciel nocturne des Alpes du sud, alors que le nombre de points lumineux ne cesse d'augmenter et que la pollution lumineuse gagne chaque année davantage de terrain.

Cette prise de conscience a mené des communes pionnières du Mercantour, des Alpes et Préalpes d'Azur à prendre des initiatives de lutte contre la pollution lumineuse. C'est le cas par exemple de douze communes du territoire qui ont modifié leur parc d'éclairage public et ont été distinguées par le label Villes et Villages Etoilés : Barcelonnette, Briançonnet, Cipières, Entraunes, Gourdon, Péone, Revest-les-Roches, Saint-Cézaire-sur-Siagne, Saint-Jeannet, Spéracèdes, Val d'Oronaye et Uvernet-Fours.

Cette labellisation permet de récompenser ces efforts et de conforter une ambition collective qui se traduit d'ores et déjà par les projets et engagements suivants :

- la création d'un planétarium dans la Maison de l'environnement et de l'observatoire de Valberg ;

- le développement d'une offre astro- et éco-touristique de plein air.

- la poursuite de l'accompagnement des communes dans la réduction des pollutions lumineuses pour atteindre la rénovation de 50 % des points lumineux de la RICE Alpes Azur Mercantour d'ici 2025, et ainsi placer ce territoire dans le top 10 mondial des plus beaux lieux d'observation du ciel étoilé de la planète.
 

 

Et la biodiversité ?

Le projet se situe à un carrefour biogéographique qui a favorisé le développement d’une biodiversité nocturne très riche : les très nombreuses chauves-souris, la chouette de Tengmalm, mais aussi de magnifiques papillons de nuit tels l’Isabelle de France, sont des espèces emblématiques de la Réserve.

Pour autant, la lumière artificielle a un impact négatif sur la vie de ces espèces et sur leur milieu. Désorientation, attraction, répulsion, collision, perturbation des migrations, de la reproduction, de la pollinisation, ou tout simplement modification de l’alternance jour/nuit, les effets de la pollution lumineuse sur la faune, la flore et l’humain sont nombreux.

Les partenaires de la RICE ont d’ores-et-déjà lancé plusieurs études afin de mieux appréhender et quantifier l’évolution des espèces suite à une réduction de la lumière artificielle. Les premiers résultats seront disponibles dès cette année.

 

Un papillon isabelle, (Graellsia isabellae), posé sur le tronc d'un arbre
Un papillon isabelle (Actias isabellae), posé sur le tronc d'un arbre, crédit F.Breton/PNM

 

Quelles solutions à la pollution lumineuse ?

La pollution lumineuse a ceci d’incroyable qu’elle ne laisse derrière elle aucun résidu. Une fois la source éteinte, la pollution disparait.
Les solutions à la pollution lumineuse sont donc particulièrement efficaces. La première d’entre elles consiste à n’émettre aucune lumière au-dessus de l’horizon mais à orienter toutes les lumières extérieures vers le sol afin de diminuer le plus possible le halo lumineux qu’elles produisent. 

Une seconde solution consiste à agir sur la température de couleur de la lumière. En effet, comme l’arc-en-ciel, la lumière comporte tout un ensemble de couleurs aux effets différents sur la faune, la flore et les humains. Ainsi, les couleurs chaudes et quelque peu orangées ont des impacts moindres que les couleurs plus froides et plus bleutées.

Enfin, la meilleure solution à la pollution lumineuse reste la diminution de la lumière artificielle, par un éclairage raisonné, quand il faut, où il faut et adapté aux situations.

 

Ce projet a été réalisé avec le soutien des communes et intercommunalités du territoire, de l'Observatoire Nice Côte d'Azur, des associations d’astronomes amateurs, de la LPO PACA et des acteurs locaux du tourisme.

 

 

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