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Jean-Paul Duhet

Vallée de la Vésubie

Gérant du Relais des Merveilles

« Sangarigous, c’est le nom des épinards sauvages que ma mère va chercher dans les anciennes vastières, là où il y avait les vaches avant. »

Jean-Paul Duhet

Portrait par Eric Lenglemetz
Recueil de témoignage par Noëlie Pansiot

 

 

Le relais du Mercantour

 

Ici, c’était un hébergement de montagne. Ce sont mes parents qui l’ont fait à la création du Parc du Mercantour et ils me l’ont laissé. Je l’ai repris il y a une quinzaine d’années. Mes parents l’avaient développé, j'ai poursuivi, et maintenant il y a mes enfants qui sont intéressés pour le reprendre et qui ne veulent pas que je m’en sépare.

Ca me fait plaisir de partager avec ma famille, que mes enfants veuillent encore rester un petit peu là, pour développer ce bel endroit.

La qualité de travail pour moi ? Être dans un endroit qu’on aime, qu’on a développé et qu’on veut faire partager à d’autres personnes. Que ce soit en ce qui concerne les repas, l’accueil, l’hébergement et les chambres. Du coup, j’essaie de faire en sorte que les gens partent heureux de chez moi, qu’ils soient contents, qu’ils aient passé un bon moment, de bonnes vacances en famille et qu’ils s’en rappellent. C’est ça mon but !

 

Cuisiner les produits du terroir

Mes parents sont encore là… Mon père est à la retraite mais il vient encore avec plaisir nous donner un coup de main : il fait des raviolis aux épinards sauvages, aux sangarigous. Ma mère, elle, s’occupe des poules, des oies et du jardin. Elle vient le week-end nous aider, elle ramène les œufs frais, les tomates, les fleurs de courgettes en ce moment.

Avec le chef cuisinier, on fait de bons repas : les raviolis maison, les truites du vivier en tartare et notre entrée de fleurs de courgettes.

En fait, on fabrique tout, c’est ça notre plaisir : tout fabriquer nous-mêmes avec des produits frais, des produits du jardin et de la montagne, et les proposer aux clients.

Sangarigous, c’est le nom des épinards sauvages que ma mère va chercher dans les anciennes vastières, là où il y avait les vaches avant. (…)

C’est vrai qu’en famille, mon père et mes parents ont toujours cuisiné, ma grand-mère, mes grands-parents aussi. Donc moi, ça me fait plaisir aussi même si c’est vrai que pour ma part, je suis un peu moins bon en cuisine… Mais j’aime bien manger et me régaler quand même !

 

L’amour du territoire

J’ai parfois du mal à m’expliquer pourquoi je suis encore là. Avec le temps, c’est vrai que j’ai fait un peu d’études scientifiques, mais je n’ai pas continué dans ce domaine et j’ai préféré rester ici. Pourquoi ? Je ne sais pas...

Parce que j’aime ce travail, j’aime cet endroit, cette qualité de travail en montagne, dans le Parc du Mercantour. C’est aussi simple que ça.

Et puis on rencontre beaucoup de monde, des gens intéressants et c’est sans doute pour ça que j’ai voulu continuer là-dedans. Et puis pouvoir donner, partager ce plaisir. Faire en sorte que les gens se souviennent de cet endroit et qu’ils aiment bien y venir, y revenir. (…) Ca me plaît. C’est bien, tout simplement.