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Cerf élaphe

Cerf élaphe
Cerf élaphe, par L.Malthieux/PNM

 

Nom scientifique : Cervus elaphus

Identification

Le cerf élaphe (Cervus elaphus) est le plus grand mammifère présent dans le Mercantour. 

Le mâle, appelé cerf, peut dépasser les 200 kg, pour une hauteur au garrot comprise entre 120 et 140 cm. Il porte des bois ramifiés caractéristiques, pouvant atteindre 80 cm, qu’il perd tous les ans en fin d’hiver.

La femelle, appelée biche, peut atteindre 90 kg, pour une hauteur au garrot comprise entre 100 et 120 cm.

Le pelage des adultes est brun-roux en été et brun-gris en hiver. Le jeune, appelé faon, possède une livrée rousse tachetée de blanc qu’il garde durant deux mois.

 

Régime alimentaire

Le cerf mange principalement des plantes herbacées et des graminées. Mais son alimentation dépend de l'endroit où il vit et de la saison. Au printemps et en été, il consommera beaucoup de feuilles, de bourgeons et de jeunes pousses de résineux ou de feuillus. Au contraire, en hiver, il se rabattra volontiers sur des écorces ou des fougères.

 

Habitat

Souvent qualifié de "roi de la forêt", qui est son milieu de prédilection, le cerf vit également dans les milieux ouverts (prairies de fond de vallée, pâturages d'altitude) à toutes périodes de l'année. Dans le Mercantour, on peut rencontrer le cerf des fonds de vallée jusqu'à plus de 2500 mètres d'altitude, y compris dans des zones très escarpées.

 

Comportement

Comme la plupart des ongulés sauvages, le cerf vit en hardes dont les sexes sont séparées. La taille de ces groupes est très variable. Des groupes de plus de 100 individus ont déjà pu être observés sur le territoire du Parc, notamment en Ubaye ou en Tinée. Les deux sexes ne se rejoignent qu’à la période des amours.

Le cerf est un animal très craintif.

 

Cycle de vie

La période des amours a lieu à l'automne, entre mi septembre et mi octobre en plaine, entre début et fin octobre en montagne.

Durant cette période, mâles et femelles se rassemblent en hardes parfois conséquentes. Les mâles en âge de se reproduire rassemblent un maximum de biches en harem, qu'ils défendent des autres mâles. Les combats entre mâles sont fréquents, parfois violents.

Pendant cette période, le cerf pousse un cri guttural caractéristique, mi-rugissement, mi-beuglement, appelé le brame. Ce cri est destiné à attirer les femelles, à repousser les autres mâles et à affirmer son territoire. Le brame a surtout lieu le soir et la nuit mais, lorsque la densité de cerf est importante, on peut les entendre bramer quasiment toute la journée.

Après 7 mois et demi de gestation, la femelle met bas un, exceptionnellement 2, petit(s), appelé(s) faon(s), dans un endroit calme, plutôt en milieu forestier. Le faon, qui présente un pelage caractéristique brun-roux tacheté de blanc, pèse 6 à 9 kg à la naissance.

Chez le cerf (comme chez le chevreuil), les faons sont laissés par leur mère seuls et cachés dans la végétation, durant la journée,pendant leurs premières semaines de vie. Mais ils ne sont pas abandonnés pour autant ! Leur mère vient régulièrement les retrouver pour les allaiter. Ce n'est qu'après quelques semaines que, suffisamment forts, ils arrivent à suivre leur mère dans leurs déplacements. 

Ainsi, si vous trouvez un faon endormi dans l'herbe, ne le ramassez et ne le touchez surtout pas ! Il n'est pas abandonné et sa mère n'est pas loin. Pire, en laissant votre odeur, sa mère risque de l’abandonner.

Dans le Mercantour, le seul prédateur naturel du cerf est le loup. Un faon peut être capturé par un aigle royal ou un renard.

 

Préservation

En dehors de la zone coeur du Parc national, le cerf est une espèce chassable. Un plan de chasse définit le nombre et les classes d'âge et de sexe qui peuvent être prélevés sur chaque commune chaque année, de sorte que les prélèvements maintiennent la stabilité des populations.

Le cerf a disparu des Alpes du Sud dès le XVIème siècle. En France, il ne subsistait plus au début du XXème siècle, que dans quelques grands massifs forestiers du Nord-Est du pays. 

Depuis la moitié du XXème siècle, le cerf est de retour dans de nombreuses forêts françaises, à la faveur d'opérations de réintroduction conduites par les chasseurs, de l'instauration d'un plan de chasse depuis 1979 et de la création d'espaces sans chasse (réserves de chasse, parcs nationaux, réserves naturelles...).

Les populations de cerfs actuellement présentes dans le massif du Mercantour sont issues de la réintroduction par les chasseurs de 6 animaux en Moyenne Tinée (en 1959/1960), de 8 animaux dans le Haut Var (en 1966) et de 5 animaux en Haute Bévéra (1973 et 1995).

Ces réintroductions initiales ont été suivies de lâchers de renforcement en Vésubie et en Basse et Moyenne Tinée en 2002, ainsi qu'en Italie entre 1990 et 2000. Elles ont permis l'installation de plusieurs noyaux de populations. Désormais, le Cerf est présent dans toutes les vallées du Parc, mais avec de plus fortes densités sur la Tinée, le Haut Var et l’Ubaye.

Pour connaître le statut actuel de l'espèce, cliquez-ici

 

Comment l'observer ?

Bien que de grande taille, le cerf reste un animal difficile à observer. Son pelage le rend relativement mimétique dans son environnement, et il gagne très vite le couvert forestier dès qu’il décèle une présence humaine. La période du brame est plus propice, mais il convient de ne pas déranger les animaux dans cette période cruciale.

Pour profiter du brame sans déranger les animaux, il est conseillé de rester sur les pistes et les chemins, sans chercher à les approcher. Ainsi, sans les déranger, vous profiterez d’un des plus beaux moments sonores de la vie sauvage !