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Aigle royal

Aigle royal (Aquila chrysaetos) posé dans une prairie
Aigle royal (Aquila chrysaëtos) posé dans une prairie, par C.Joulot/PNM

Nom scientifique : Aquila chrysaëtos

 

Identification

La silhouette de l’aigle royal est similaire à celle de la buse, bien que plus grande. Il possède un corps massif. Son bec est court et crochu, avec une extrémité sombre. Il possède un cou large et de longues ailes se rétrécissant à la base. Son plumage est brun foncé, teinté d’or sur la tête et la nuque à l’âge adulte. De grandes taches blanches sont visibles sous les ailes de l’immature et le dessous de sa queue est barré de blanc. Ses battements d’ailes en vol sont puissants. Il peut planer longuement en cercle, utilisant les courants ascendants. Ses serres sont puissantes, faisant de lui un prédateur redoutable. Son poids peut atteindre 5 kg pour une envergure de 2,20 m.

Habitat

Dans le Mercantour, l’aigle royal niche en moyenne montagne jusqu'en altitude et construit ses aires (de 4 à 8) dans des parois rocheuses, entre 1 500 et 2 000 mètres d’altitude en moyenne. Ses nids sont le plus souvent à une altitude inférieure à ses zones de chasse afin de pouvoir ramener, en planant, les grosses proies. On peut également trouver son nid en haut d’un pin sylvestre, d’un sapin.

Comportement

Chaque couple occupe un territoire qui peut varier en superficie en fonction des disponibilités en proie, 48 km2 étant la moyenne observée. Les adultes, vivant en couple, défendent leur territoire contre les intrus. Les jeunes sont chassés à la fin de l’hiver. Ils prospectent jusqu'à l'âge adulte des territoires potentiels. L’erratisme semble plus faible chez cette espèce et on ne connaît pas de longs déplacements chez les immatures.

Régime alimentaire

L’aigle royal chasse souvent à l’affût du haut d’une paroi. Les proies sont prises à l’issue d’un bref piqué soit à terre, soit en vol. Il se nourrit de marmottes, lièvres, jeunes chamois, lagopèdes, tétras-lyres, capturés vivants mais aussi consommés à l’état de cadavres.

Cycle de vie

L’aigle royal est une espèce monogame. Le mâle et la femelle sont unis pour la vie, fidèles à leur territoire. Ils construisent plusieurs nids (aires) qu'ils utilisent pendant plusieurs années, souvent ils peuvent en privilégier un. La couvaison et l’élevage s’étendent de mars à août. Il peut y avoir 1 à 2 jeunes par nid. Il arrive qu’un des jeunes soit éliminé par le premier éclos. On parle alors de "caïnisme".

La nidification n’est pas toujours couronnée de succès et plusieurs années peuvent se passer avant qu’un seul aiglon ne s’envole, après être resté au nid de mars à juillet.

La maturité sexuelle est atteinte vers 4-5 ans et l’espérance de vie connue atteint les 25 ans.

Préservation

L’aigle royal est sédentaire en France. C’est une espèce protégée fragile et menacée. Cependant son état de conservation s’améliore depuis quelques années.

En 2017, on compte 47 couples dans le Parc national, le suivi de la reproduction est effectué tous les ans sur un échantillon pouvant aller jusqu'à 16 couples. L'ensemble de la population est suivie sur un pas de temps de 3 ans. La productivité (nombre de jeunes/nombre de couples territoriaux) est de 0,41 soit moins d'un aiglon par couple sur 2 ans.

L’aigle royal est présent dans toutes les vallées du Parc national. Certaines vallées abritent 6 à 7 couples, mais quelquefois davantage. La présence de l’aigle royal est prise en compte lors des travaux forestiers et de toutes autres activités qui risquent d'occasionner des dérangements pendant la période de reproduction.

Pour connaitre le statut actuel de l'espèce, cliquez ici.

Comment l’observer ?

Même si l’espèce est bien présente, l’aigle royal est plus difficile à observer que beaucoup d’autres rapaces. Il est souvent confondu avec la buse variable. Toutefois, son comportement en vol et son envergure permettent de le distinguer. Chassant souvent à l’affût, son observation est moins aisée. Son mode de prospection, souvent à ras du sol le long des estives pour surprendre marmottes et lagopèdes, le rend aussi moins facile à observer.

En vol, sa queue plus longue, les grandes cocardes du dessous des ailes et la barre blanche de la queue du jeune permettront de l’identifier.