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Le petit rhinolophe

Trois individus de petit rhinolophe (Rhinolophus hipposideros), aussi nommé petit rhinolophe fer à cheval ou petit fer à cheval
Petits rhinolophes (Rhinolophus hipposideros), aussi nommés petits rhinolophes fer à cheval ou petits fers à cheval, les plus petits et les plus septentrionaux des rhinolophes européens, par Jacques Blanc

Nom scientifique : Rhinolophus hipposideros

 

Identification

Le petit rhinolophe est le plus petit représentant des Rhinolophidés européens. Les différentes espèces de cette famille se reconnaissent facilement à leur appendice nasal en forme de fer à cheval, par lequel sont émis les ultrasons. Son envergure est de 20 à 25 cm tandis que son poids varie entre 4 et 9 grammes. Le pelage est brun clair sur le dos et grisâtre sur le ventre. Au repos il est souvent enveloppé complètement dans ses ailes.

Habitat

Il recherche les paysages semi-ouverts et structurés où alternent bocages et forêts. Ses terrains de chasse préférentiels se composent de lisières forestières et de haies bordant des friches, des prairies pâturées ou de fauche. La présence de zones humides (rivières, lacs, étangs) lui est aussi nécessaire.

Pour les gîtes de reproduction, le petit rhinolophe recherche principalement les combles, les greniers... dans la mesure où les individus y trouvent une ambiance sombre, chaude et de la tranquillité. Ainsi dans le parc national on peut le trouver dans les granges abandonnées, les églises, moulins... Pour l’hivernage, l’espèce fréquente essentiellement des cavités de type grottes ou mines assez bien représentées dans le Mercantour.

Comportement

Nocturne, comme tous les chiroptères européens, son activité de chasse s’étend du crépuscule au début de l’aube avec des moments de repos. La pluie et le vent peuvent provoquer un retour prématuré au gîte. Les individus effectuent en moyenne des déplacements de 2-3 kms autour du gîte pour la chasse des proies.

Régime alimentaire

Ce mammifère se nourrit d’insectes assez divers comme les petits papillons de nuit, les diptères (moustiques, moucherons...), mais aussi d’araignées.

Cycle de vie

La disparition de ses proies de prédilection en hiver conduit le petit rhinolophe à hiberner dans un gîte où les conditions lui conviennent. Il s’agira principalement de cavités naturelles ou non (caves...). Les fonctions vitales se ralentissent limitant ainsi les dépenses énergétiques.

Le printemps se caractérise par la reprise des activités de chasse et le transit vers les gîtes d’été.
A partir de mai-juin les femelles se regroupent pour la mise-bas, créant des colonies pouvant aller jusqu’à une centaine d’adultes dans le Parc national. La naissance des jeunes (un seul par femelle) a lieu début à mi-juillet selon l’altitude et des conditions météorologiques de la fin du printemps.
Mâles et femelles se retrouvent ensuite à l’automne pour les accouplements avant le transit vers les sites d’hivernage.

Les chauves-souris ont une stratégie de reproduction particulière : les femelles conservent le sperme des mâles dans les voies génitales jusqu’à la fin de la léthargie hivernale, laquelle provoque la fécondation et le développement embryonnaire.

Préservation

Liée à l’homme par l’utilisation du bâti anthropique, cette espèce est menacée par le dérangement (notamment en période de reproduction), la rénovation, la transformation ou la fermeture d’un gîte. L’évolution en ruine du bâti comme c’est souvent le cas dans le Parc (conséquence de l’abandon ancien de granges par exemple) est également une cause de la disparition de l’espèce. La conservation de ces gîtes est aujourd’hui une priorité pour la survie du petit rhinolophe tout comme la préservation des habitats qu’il utilise. La fréquentation des cavités en hiver peut provoquer le dérangement des chiroptères en hibernation et nécessite une sensibilisation des visiteurs (spéléologues notamment) voire une réglementation de la fréquentation.

Pour connaître le statut actuel de l'espèce, cliquez-ici.

Comment l'observer ?

Si son observation est facile car cette espèce se pend sous un toit ou un plafond d’une maison ou d’une cavité, l’impact sur les individus est immédiat et dangereux lors d’une rencontre. Le réveil en période hivernale peut, par la consommation des réserves de graisses, conduire à la mort des individus. L’intrusion dans une colonie de reproduction peut de son côté entraîner l’abandon du gîte et mettre en danger la survie des jeunes. On ne peut donc que conseiller d'éviter l'observation volontaire de ces animaux patrimoniaux.