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La direction du Parc national du Mercantour s’exprime sur le dispositif d’effarouchement

Le Parc national
Face à l’émoi qu’a suscité la mise en place à titre expérimental et temporaire de la possibilité d’utiliser un dispositif d’effarouchement des grands prédateurs en coeur de parc, la direction souhaite apporter les précisions suivantes. 

Le directeur rappelle que la première mission du Parc national du Mercantour est, bien entendu, de préserver la richesse de son patrimoine naturel, conformément à sa charte. Toutes les énergies de l’établissement restent concentrées sur cet objectif et l’interdiction de tirs en coeur de parc n’est en aucun cas remis en cause.

Le loup est une espèce protégée emblématique présente en France qui a fait son retour dans les années 90. C'est dans le massif du Mercantour qu'il s'est d’abord installé, avant de s'étendre sur le territoire français. Ce retour a induit une pression sur les troupeaux domestiques et donc une adaptation des pratiques pastorales. Afin de préserver les dynamiques naturelles de la population de loup et de contribuer à sa coexistence avec les activités pastorales, le Parc et ses partenaires mettent en place, depuis de nombreuses années, des mesures de protection des troupeaux : parcs et clôtures, chiens de protection, gardiennage renforcé. Concrètement le Parc a organisé un service de bergers mobiles en soutien aux éleveurs touchés par la prédation et accompagne les communes à la modernisation des infrastructures pastorales en alpage. 

Malgré cela, dans certaines situations, la pression sur les troupeaux s’avère très importante et nécessite de prendre des mesures particulières comme l’effarouchement, qui cherche à dissuader le loup d’attaquer les troupeaux. Conformément à ce que prévoit la charte du Parc et les autres textes réglementaires (arrêté du 19 février 2018 – article 9), ces mesures excluent les tirs en zone coeur de parc mais peuvent faire appel à différents dispositifs sonores (comme par exemple l’usage de pétards) et visuels (flash et lumières artificielles).

C’est donc dans le respect des dispositions réglementaires et sur proposition du Préfet des Alpes-Maritimes, qu’un dispositif expérimental pour une durée d’un mois a été prévu sur la zone coeur du Parc dans le département des Alpes-Maritimes. Il est encadré par des conditions précises. Il est nécessaire que l’éleveur en fasse la demande, il doit avoir subi une forte prédation et avoir mis en place des mesures de protection. Le parc apportera la plus grande vigilance à la réunion de ces conditions. Un bilan de cette expérimentation sera réalisé à la fin de la période. En aucun cas, ces dispositions ne remettent en cause l’interdiction de tir en coeur de parc qui reste le principe.